Le syndicat CGT n’a pas signé le dernier accord NAO
En effet notre cahier de revendications était constitué de quatre points clés :
Revalorisation des salaires
Après une année 2012 à 0%, une enveloppe d’augmentation de 0,8% avec un plancher de 20€ n’est pas acceptable. En effet, en parallèle 250M€ ont été investis au niveau du groupe en deux ans et Soitec vient de dépenser 1,7M€ pour régler à l’URSSAF les cotisations sociales liées au versement de près de 3,5M€ à nos 6 dirigeants en 2012 (2 mandataires + OFP). Pour nous, un quasi gel des salaires sur deux ans (gel total pour les niveaux de filières) alors que pour la première fois depuis 1984, le pouvoir d’achat des Français a baissé de 0,8% sur 2012. Pas suffisant
Les techniciens subiront encore plus de perte financière à cause du chômage partiel car l’Etat vient d’annoncer la suppression de la convention APLD. Ainsi les salariés, qui bénéficiaient de cette convention, toucheront dorénavant 85% au lieu de 90% de leur salaire net (70% du brut converti en net au lieu de 75%).
La compensation du manque à gagner (maintien du salaire à 100%, idem cadres) coûterait à l’entreprise environ 60k€ par semaine de CHOR. Cette revendication basée sur la solidarité était pour nous une priorité, la direction n’a pas daigné la prendre en compte. Fin de non recevoir
Les conditions de travail
Badgeage pour les opérateurs
Ont-ils la volonté d’améliorer les conditions de travail des opérateurs ? NON Sans cesse infantilisés, mis sous pression, on leur demande toujours plus de flexibilité, de polyvalence. Ils constituent en permanence une variable d’ajustement de la masse salariale via les contrats précaires (CDD, intérim). Aucune contrepartie. Jusqu’à présent seuls les opérateurs se faisaient sanctionner pour être allés au WC sans avoir badgé leur pause repas. Ils ont le même contrat de travail que les autres CSP en horaire shifté. Malgré cela, ils sont les seuls à badger toutes leurs pauses : toilettes, café, repas…. Après avoir revendiqué en tout début de NAO la suppression pure et simple du badgeage des opérateurs, notre syndicat a ensuite demandé, à minima, un geste de la direction concernant les conditions de travail de cette CSP (OP). Fin de non recevoir
Pour les techniciens, ouverture d’une étude sur le passage 305/335. Cette revendication poussée par notre syndicat depuis des années a enfin été entendue, nous resterons particulièrement vigilants sur les résultats et les mesures CONCRETES qui seront prises.
Valorisation de l’ancienneté
Beaucoup de salariés SOITEC ont vu leur salaire rattrapé par les nouveaux arrivants. Tant mieux pour ces derniers. Néanmoins, la valorisation du savoir faire et de la polyvalence des anciens (quelle que soit la CSP considérée : OP / ETAM / IC) est primordiale pour éviter la démotivation et ensuite les départs. La direction nous a dit quelle avait déjà fait un « effort » il y a 2 ans (prime d’ancienneté incluse dans le calcul du 13ème mois pour les opérateurs et ETAM uniquement) et qu’elle ne voulait pas aller plus loin. Fin de non recevoir
Les points divers
Seul un déblocage à minima (« contrôlé ») des évolutions a été pris en compte, 80 évolutions sur 12 mois, 115 sur 18 mois. Nous rappelons tout de même que suite aux nombreux départs liés au PSE, ces évolutions sont nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise.
Nous avions également demandé un alignement de la prime panier par le haut (idem semaine nuit) nous avons obtenu un café par semaine pour le personnel shifté… Heureusement que les admins verront leur admission à la cantine revalorisée de 0,5€/jour. Pas suffisant
Conclusion et perspectives
Après un accord d’intéressement que nous considérons comme creux et inutile (seuils de déclenchement inatteignables sur FY14 et pas de modification de la répartition de l’enveloppe : 80% salaire vs 20% égalitaire) avec un seul syndicat représentatif, la direction a une nouvelle fois signé un accord avec la seule CFE-CGC pour ces NAO 2013. Nous rappelons que ce syndicat ne représente que 35% du personnel de Soitec (représentativité calculée lors des dernières élections professionnelle). Alors que dans le passé la direction faisait l’effort de contenter (en partie) l’ensemble des syndicats pour arriver à obtenir l’ensemble des signatures, nous considérons qu’elle se contente aujourd’hui du minimum légal (30% de représentativité) quitte à ce que les deux syndicats représentant près des 2/3 du personnel de l’entreprise soient mis de côté.
La CGT a tenté de négocier jusqu’au bout des avancées pour les employés et à permis d’améliorer les propositions initiales de la direction, mais après consultation de sa base, notre syndicat n’est pas en mesure de signer cet accord. Il faut bien avoir à l’esprit que lorsque nous entamons une négociation, le but est toujours d’arriver à faire converger les positions pour être en mesure de signer. Néanmoins pour aboutir il faut avoir un interlocuteur dans le même état d’esprit ce qui n’est actuellement pas le cas. Nous mettons donc en garde notre direction concernant les deux dernières fausses négociations et le déni de démocratie qu’elles représentent au sein de notre entreprise. Nous ne serons pas aussi conciliants si cette pratique tendait à devenir la norme pour la direction lors des futures négociations. A bon entendeur…
LA CGT-SOITEC
2013 – 2014 – 2015 un triste constat s’impose(ra) aux salariés de Soitec, années après années nous perdons de plus en plus de terrain sur le peu d’acquis sociaux que nous a laissé entrevoir cette entreprise dans ces longues litanies d’espoir de volontarisme et d’hypothétique croissance à venir sur des marchés porteurs. Il ne faut toutefois pas oublier que pour la bonne marche d’une société comme celle là des investissements sont nécessaires (reconnaissons lui cette force au moins) toutefois force est de constater que sur le plan humain, les investissement ne sont pas au rendez-vous. Il me semble même qu’en ayant toute la bonne volonté du monde nos dirigeants ne sont pas taillés pour faire du social et cela se ressent chaque jour qui passe.
Quelle considération pour la partie Electronique ?
Un management qui feint d’ignorer les conflits intra-services sur le terrain et dans les bureaux, adepte du pas vu (flagrant…) pas pris (je ne savais pas…), une paix sociale négociée sur le dos de quelques rares personnes encore motivées pour ramer et faire avancer le fameux bateau qui contient cette belle et grande famille du silicium.
Plusieurs PSE, pas de réelles avancées sur les conditions de travail (des demandes de changement d’horaires qui traînent sur 2-3 ans) une communication à minima quand il ne s’agit pas de plusieurs discours différents par services. Une politique d’évolution floue, quelque fois basée sur des critères non objectifs, il y a un bon moment que le pragmatisme à fait ses valises pour ce qui est du climat social et de l’envie de s’en sortir ici bas, mais le signal d’alarme ne semble pas assez fort pour la RH.
Alors que reste t-il à Soitec ? des emplois et c’est déjà pas mal dans un marché de l’emploi en chute libre, mais pour combien de temps ? et combien de temps vont tenir ces mêmes salariés avant de jeter l’éponge à leurs tour ne voyant en Bernin qu’une branche malade du groupe qu’un jour l’on va songer à couper.
Des contrats il y en a probablement, mais sont-ils là pour soutenir le maintien de l’activité sur le site de Bernin ? Mystère…