DE LA DELEGATION (de pouvoir) A L’ACTION !

Depuis près d’un mois et demi votre syndicat CGT s’implique quotidiennement pour vous informer et négocier au mieux le plan de licenciement en cours. Aujourd’hui nous arrivons au bout de ce processus avec la direction et force est de constater que la plupart des employés ne se sont pas impliqués alors que les enjeux sociaux sont énormes.

Depuis l’annonce des catégories de postes visées (GPEC), nous avons observé que les personnes se sentant les moins « en danger » ont repris leurs activités respectives comme si cette période difficile n’était qu’un bref épisode sans conséquence pour notre entreprise. Comme si certains de leurs collègues n’allaient pas être contraints de quitter une entreprise dans laquelle ils se sont investis et pour certains d’entre eux traverser dans les prochains mois des situations très difficiles.

Même si cette réaction est à priori naturelle, nous tenons à rappeler que la situation de l’entreprise est à ce jour très dégradée, les perspectives incertaines et que les personnes non ciblées sur ce plan le seront peut être malheureusement dans quelques mois. Ce que notre syndicat négocie aujourd’hui sera la base des éventuelles futures négociations, de la même manière que les mesures du précédents PDV ont été copiées/collées par la direction dans le livre I de ce PSE.

En cas de non signature, la direction menace de revenir au livre I ce qui constituerait une baisse significative de cette enveloppe déjà insuffisante.

Il est donc urgent que chacun d’entre nous prenne conscience de sa responsabilité en tant qu’acteur de cette entreprise dans ce qui est en train de se jouer. Notre syndicat a toujours refusé la « délégation de pouvoir » devenue malheureusement la norme à tous les niveaux avec les conséquences que l’on connaît. En tant qu’employé, en tant que citoyen, nous devons faire entendre nous-mêmes notre voix. Votre syndicat CGT Soitec n’est qu’un outil pour cela, vos élus et vos représentants syndicaux ne sont pas des professionnels du syndicalisme mais des employés comme vous, prêts à se mettre en avant pour l’intérêt général.

Autour d’une table de négociation avec la direction, notre capacité à faire évoluer les choses est directement liée à votre implication. C’est pourquoi l’essentiel de notre travail consiste à vous informer, à vous consulter et lorsque cela est nécessaire à vous donner les moyens de vous mobiliser.

A ce jour, les conditions actuelles du congé de reclassement proposées par la direction ne sont pas suffisantes pour sécuriser le parcours des personnes qui seront effectivement licenciées de manière contrainte (salaire, durée, indemnités). Notre syndicat considère que c’est un point de blocage pour une signature d’accord.

Ayons l’audace de ne pas accepter sans broncher les benchmarks communiqués par la direction d’autres sociétés dont les contextes socioéconomiques sont différents du nôtre. Notre réalité est que depuis des années, les coûts de fonctionnement corporate et les salaires de notre direction au sens large sont excessifs par rapport à la taille de notre société et aux résultats annuels (cf. communiqué de presse sur le site CGT Soitec + rapports du cabinet d’expertise du CE).

Depuis le dernier PDV, nous réclamons en vain des gestes forts de la part de notre direction sur ce sujet et une réorientation de la stratégie.

Votre syndicat CGT fait preuve de responsabilité lors de ces négociations en privilégiant quand c’est possible une approche en intersyndicale pour faire avancer les revendications clés, en faisant évoluer son cahier de revendications au fil des réunions et en attirant l’attention des politiques sur la situation de crise à Soitec (Redressement Productif, Conseil Régional…). Maintenant c’est à vous de jouer !

Que l’activité reparte, ce que nous espérons tous, ou au contraire qu’elle se dégrade encore, les conditions de travail à Soitec seront difficiles (reprise en sous-effectif ou nouveau PSE).

Nous devons donc montrer que nous sommes là, debout et vigilants sur notre avenir. Que nous soyons ciblés ou pas par ce plan, nous devons absolument être solidaires entre nous.

La CGT-SOITECgif

8 réactions à “DE LA DELEGATION (de pouvoir) A L’ACTION !

  1. A l’intention de Bob

    Ne crois surtout pas que tous les salariés ont la rage comme tu dis que cette signature n’ait pas eu lieu, au contraire, pour une fois, nous nous sommes sentis entendus. Les vrais responsables de cette débâcle ne sont pas inquiétés et ne sont même pas concernés par le PSE! Arrête donc de penser selon la pensée unique et bienséante! Justement, il faut mettre un peu d’ordre et de barrières, nous ne sommes pas des serpillères, ceux qui sont directement visés ont aidé Soitec à créer de la richesse, ils ont mouillé le tee shirt, il n’est pas juste d’être traité ainsi, merci donc à la CGT d’avoir dit non, la réaction des décideurs ne s’est d’ailleurs pas fait attendre puisque les disciples sont déjà en train de porter la bonne parole…
    N’y a-t-il pas là un conflit d’intérêt? Lorsque les choses se déroulent comme on veut qu’elles se déroulent, alors, tout est entériné, on dit « voyez avec vos partenaires sociaux, ils ont signé… » et on ne peut plus faire machine arrière, par contre, si ça ne va pas, alors on sort la carte de la division sans penser au bien commun.
    La CGT n’a pas signé, c’est très bien, que les vrais responsables assument maintenant.

  2. Bonjour,

    En tant que technicien équipement, je tiens d’abord à remercier la CGT pour tout le travail effectué depuis le PSE.
    Grace à la CGT il y a eu de belles avancées, dommage que l’accord n’ai pas été signé, mais avec un tel coefficient sur les PRO je n’aurai pas signé non plus, je comprends et j’approuve donc votre décision.
    J’attends maintenant de la part de la direction d’appliquer les derniers points négociés, s’ils ne le font pas cela nous prouvera que ce sont des manipulateurs et que leur but est de faire un plan au rabais, de créer des tensions entre les CSP, donc de diviser pour mieux régner …
    Restons mobilisés pour mieux nous défendre.

  3. Ne pas avoir signer cet accord va pénaliser ceux qui souhaitent partir. Mais au delà de ça, je regrette qu’il n’y ait pas « d’unité syndicale ».
    Si les syndicats entre eux, n’arrivent pas à se mettre d’accord dans ces moments là, il n’y en aura jamais et on peut se poser la question de leur utilité.
    L’union fait la force !

  4. Votre vote contre le plan de la direction est une HONTE.
    vous ne pensez qu’à vous car vous n’êtes pas concerné, ça se voit !
    laissez partir les gens avec un maximum d’avantages;
    pourquoi faire voter des OP qui ne sont pas concernés par le plan ?????

  5. Par un fractionnement des comportements entre csp, par l’action d’un management docile et acquit à la cause de la sur-productivité à bas coût, au niveau des ressentis sur ce qu’il faut faire ou faudrait faire, la direction nous montre une fois de plus qu’elle est loin d’être novice dans la stratégie en communication et de fait, plutôt que de taper un grand coup sur tout le monde en même temps pour se retrouver avec un effet sortie de masse et blocage complet de l’ensemble des salariés du site qui l’obligerai à revoir sa copie dans les négociations actuelles et à venir, elle préfère faire du tricot et des frappes chirurgicales pour ne pas éveiller la fourmilière. Alors j’envoie ce message aux fourmis qui travaillent dur en attendant le coup de blizzard et le grand coup de balais toutes csp confondues : sortons nous les doigts, un réveil collectif est nécessaire, dépassons les clivages de salaire, de poste, de csp, d’ancienneté, de services et j’en passe. Que tout le monde se sente impliqué et concerné par ce qu’il se passe depuis quelques années sur site, certes la situation est plus dégradé qu’il y a quelques années mais il ne faut pas se tromper de cible et surtout analyser les causes qui ont fait qu’aujourd’hui nous en sommes là : quels choix stratégiques ou business plan nous ont amenés aujourd’hui à ce piètre résultat ? Nos dirigeants ont ils vraiment fait les bons choix ces dernières années sur un modèle éco basé sur un seul client principal en voulant se diversifier mais un peu trop tard, des achats sûrement trop visionnaires (Pasiris) ou d’une utilité non démontrée (Altatech) qui sont aujourd’hui une épine dans le pied plus qu’un atout pour attaquer sereinement le creux de la crise et les aléas du marché de la micro-elec ? J’ai l’impression qu’on à flambé le cash, soirées pompeuses, salaires VP en décalage avec le revenu réel & CA pour une société qui reste plus proche d’un model de startup que d’une multi-nat qui fait de la croissance à 2 chiffres sur le continent. Alors amies fourmis, au lieu de nous tirer dans les pattes, à qui devons nous demander des comptes ? à ceux que l’on ne voit que très rarement, voir jamais pour certains.

    Merci de votre lecture @++

  6. Bonjour ,

    tout d’abord je tiens à signaler le travail remarquable de toute l’équipe de la CGT depuis 4 ans .Je crois qu’il n’y pas grand chose à rajouter à la dernière communication de la CGT , nous vivons dans un monde où l’individualisme est triomphant , le chacun pour soi est dominant .
    Aujourd’hui nous vivons notre troisième PSE et malgré cela la plupart des personnes n’ont toujours pas atteins le stade minimum de la perplexité au pire imagine que la communication de la CGT n’est peut être que de la conspiration contre l’employeur qui leur donne un travail .Un jour l’indignation les atteindra et débouchera sur une pleine conscience des enjeux
    qui se jouent et alors ils se mobiliseront en masse …..Mais je crois que je rêve .

  7. Effectivement, on constate une très forte dégradation au sein de l’entreprise, ceux qui sont vraiment ciblés sont paralysés par la peur et s’attaquent à des personnes dont le statut leur est inférieur, certains autres (entre techniciens) se mettent la pression (et oui, comme à l’échelle internationale, on met les gens en concurrence) les opérateurs ne semblent pas réaliser que bientôt ce sera eux mais que pour le moment, on a trop besoin qu’ils sortent des plaques, pour autant, eux aussi sont mis en concurrence et à mal par tous les postes qu’on leur demande d’occuper, on a vraiment l’impression que nous sommes en mode survie, et que tout a été fait en amont pour désolidariser les personnes, en même temps, il y a toujours eu peu de solidarité, mais jamais les temps n’avaient été aussi catastrophiques. Les salariés devraient s’exprimer via ce site, ça leur offre un espace de parole et la possibilité de remonter des choses, il faut lutter contre le chacun pour soi et la paralysie que confère la peur, ce qui est dit plus haut est vrai, dans quelques mois, il y aura une autre vague et les conditions seront de plus en plus difficiles, et ainsi de suite, et on arrivera à bout de souffle, avec la petite phrase qui tournera dans sa tête « Si j’avais su… ».

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