Des résultats historiques sous pression

Une traduction sociale en novembre !?

Les résultats exceptionnels atteints par les salariés de Soitec font actuellement la une de la presse économique et notre Directeur Général, Paul Boudre, enchaîne les interviews en étant tour à tour :

  • capitaine au « bon sens paysan » (…) d’une pépite technologique française [ici]
  • grand visionnaire pour le futur plan de relance du semiconducteur en Europe [ici] ; nous serions d’ailleurs très intéressés d’échanger avec lui sur le sujet [tribune « filière » CGT ST-Soitec] mais cela fait plusieurs années qu’il évite malheureusement tout contact direct avec ses représentants du personnel
  • parfois même chantre de la « croissance verte » [ici], là on est beaucoup moins convaincu par son manque de lucidité concernant l’empreinte environnementale réelle du numérique… [ici]

Une chose est sûre, l’intelligence collective associée aux efforts fournis au quotidien, par chaque salarié, dans un contexte de reprise post-Covid créent une vague positive sans précédent pour notre entreprise. Ce ne sont pas les prévisions revues à la hausse de notre chiffre annuel (+ 45% !) qui vont nous contredire. Félicitations à vous !!!

Des conditions de travail toujours dégradées malgré la mobilisation de juin…

Toutefois enchaîner les trimestres avec de tels niveaux de performance n’est pas anodin et la pression est omniprésente au sein de l’entreprise. Malgré les embauches certaines zones et services sont clairement en surchauffe, or il est toujours hors de question pour notre syndicat que cette croissance se fasse à n’importe quel prix.  Nous observons, par exemple, que les outils du management sont trop souvent détournés pour accentuer le flicage sur les opérateurs (totems, commits [même en sous-effectif], eTemptation) : chronométrage des pauses à la minute, remontrances pour avoir été boire un verre d’eau ou s’être dégourdi les jambes après des heures passées sur une chaise… Scandaleux ! Qui peut penser que de telles pratiques sont de nature à créer une dynamique de travail positive ? Il faut que cela cesse.

Ainsi les élus de la CGT SOITEC ont dû déposer « un droit d’alerte pour atteinte aux droits des personnes » sur un manager (SPM) qui s’est permis de dénigrer gratuitement le travail d’une élue CGT SOITEC (dont il n’est pas le supérieur hiérarchique) ainsi que celui de ses collègues superviseurs. Nous tenons d’ailleurs à préciser que les départs de ces derniers se succèdent en ce moment et la nouvelle ligne managériale importée de ST Microelectronics se confirme en production. L’enquête est en cours mais une chose est sûre, notre engagement sera toujours TOTAL pour que chaque salarié de cette entreprise soit respecté et, à défaut, pour que l’impunité n’existe pas quel que soit le positionnement hiérarchique du fautif.

Les groupes de travail sur les conditions de travail que nous avons obtenus grâce aux salariés mobilisés durant les NAO ont débuté le 26 octobre, d’abord sur E1/E2 (B1B2) puis s’enchaineront sur B3, le magasin et les autres équipes. Des changements en profondeur doivent absolument émerger de ces travaux et ceci, même si le refus de la direction que ces derniers soient menés par un intervenant extérieur ne sont pas de nature à nous rassurer. Nous ne demandons qu’à être surpris par la capacité des RH et du management à ne pas nier les réalités et surtout à mettre enfin en place les propositions qui leur seront faites. La suppression du badgeage des pauses comme à Becton Dickinson ou Trixell serait un geste fort !

Nous tenons à préciser que les services support et les bureaux ne sont pas épargnés par les dysfonctionnements. La façon dont certains services et donc les managers de terrain ont subi des choix arbitraires du top management concernant le renouvellement des demandes de télétravail témoigne d’une confiance limitée et incompréhensible de certains dirigeants envers des salariés qui font leurs preuves au quotidien. Cette approche conservatrice ne respecte pas les possibilités offertes par l’accord que nous avons négocié puis signé. Nous en profitons pour rappeler que les décisions prises ces derniers jours peuvent être revues durant toute l’année et qu’un avenant favorable à la demande initiale du salarié est toujours possible. Là encore, il n’est jamais trop tard pour bien faire et reconnaître l’engagement de celles & ceux qui font tourner cette boîte !

Virer les anciens « salement », une autre manière de concevoir la DIVERSITÉ…

Nous dénonçons depuis un moment l’écart flagrant entre les beaux discours de la direction sur la diversité (« Pour une Entreprise Inclusive à Tout Âge ») et la réalité. Ce mois-ci un nouvel ingénieur de plus de 55 ans avec près de 20 ans d’ancienneté a été viré sans ménagement suite à son premier entretien disciplinaire à Soitec. Le manager et la partenaire RH présents à l’entretien ont présenté un dossier à charge sans jamais « tenter d’apaiser la situation et de trouver une solution » comme le prévoit pourtant notre code de bonne conduite (chapitre V.1) [qui semble n’engager que ceux qui y croient…]. L’origine de ses problèmes a démarré à partir du moment où il s’est plaint de sa surcharge de travail et a remis en cause de manière quantifiée & argumentée ses objectifs. Nous considérons que ce licenciement, sans échelonnement des sanctions, en instrumentalisant certains de ses collègues, est abusif et particulièrement violent pour un salarié sénior dont les chances de retour à l’emploi, dans de bonnes conditions, sont très faibles. Nous serons à ses côtés durant toute sa procédure pour qu’il obtienne la reconnaissance du préjudice subi.

INFLATION : SOITEC doit s’engager pour le pouvoir d’achat de ses salariés !

Alors que l’Etat compte dépenser près de 4 milliards avec sa prime de 100 euros, il serait incompréhensible que notre entreprise, avec un tel niveau de croissance, ne fasse pas un geste pour compenser l’impact négatif de l’inflation (+2,1% en septembre) sur le pouvoir d’achat de ses salariés et en particulier celles & ceux qui sont les moins bien payés. Nous rappelons (cf. notre dernier tract) que malgré une revalorisation ridicule concédée par la direction lors des dernières NAO (+1% à partir du coef. 190), nos minimas de grilles Soitec pour les coefficients 170 et 190 sont inférieurs au SMIC…

Pour valoriser l’engagement exemplaire des salariés et tenir compte d’un contexte économique difficile, la CGT SOITEC demande à la direction de verser dès à présent 2000€ aux salariés avec le moins d’ancienneté (< 4 ans / CDD inclus) qui n’ont pas bénéficié d’au moins un plan d’actions PAT 1/2/3 et 1000€ pour les autres salariés. Nous tenons à signaler que le versement de cette prime se ferait dans le cadre très avantageux de la prime Macron qui exonère de cotisations et de contributions sociales l’employeur (pour les salaires inférieurs à 3 SMIC).

Actions Gratuites : la Direction en campagne de communication et des bonnes nouvelles

Comme vous le savez, la CGT Soitec attendait un retour de la Direction, via le CSE, après avoir interpelé directement le Président de notre Conseil d’Administration, Eric Meurice, au sujet d’un nouveau plan d’actions gratuites pour TOUS les salariés. Il est étonnant de constater que la Direction communique depuis quelques jours auprès des seuls managers sur le fait qu’elle aurait, au prix d’une abnégation sans faille dont nous ne doutons pas, obtenu l’opportunité d’ouvrir une discussion/négociation (?) avec les organisations syndicales qui pourrait aboutir à la pérennisation de la distribution d’actions gratuites pour tous les salariés, au même titre que les dirigeants. Même si cette dernière a déjà précisé qu’un tel dispositif ne devrait être mis en place qu’à partir de FY23 (contrairement aux 60 heureux bénéficiaires du plan ONYX FY22), nous ne pouvons que nous réjouir d’avoir été entendus. Même si la forme nous semble à revoir, ce qui compte c’est bien entendu le résultat pour les salariés qui, nous l’espérons, sera au rendez-vous. À suivre de près…

Convention collective & revendications SOITEC : bouleverser la donne le 25 novembre ?!!!

Depuis 2016, le patronat de la métallurgie (UIMM) tente de détricoter notre convention collective de la métallurgie dans le cadre d’une négociation nationale [ici]. Alors que des reculs sociaux sans précédent auront lieu en cas de signature des autres syndicats [paiement au poste ≠ à la qualification, non-reconnaissance automatique des diplômes, réduction de la prime d’ancienneté, casse du statut ingénieur/cadre…], la fédération CGT de la métallurgie appelle à une mobilisation nationale le 25 novembre à Paris et dans les entreprises.

Tout au long du mois, la CGT SOITEC vous expliquera donc les enjeux énormes pour tous les salariés de l’entreprise sur sa communauté CURRENT, distribuera des tracts et organisera également des réunions d’explication sur votre temps de travail lors desquelles nous échangerons et déciderons ensemble de nous mobiliser [ou pas] à partir du 25 novembre.

Comme vous avez pu le lire tout au long de ce tract, les raisons de se faire entendre ne manquent pas ! RESTONS SOLIDAIRES!

La CGT SOITEC, le 30 octobre 2021

Le tract ICI

 

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Une réaction

  1. Il fait plus vraiment bon travailler dans cette entreprise avec ses managers affamés d’actions et de pognon. La culture de l’humain est en fait la culture des chiffres.

    On vire les anciens parce qu’ils commencent à coûter cher avec leur salaire et leur ancienneté de +15 ans, ils sont moins performants et en plus ils ouvrent leur gueule quand ça va pas avec leurs managers -> allez dehors les rebelles, fermez là…on est une entreprise éco-responsable qui fait de l’inclusion et on cultive la bienveillance à tous les niveaux, prends ton chèque au prud’hommes casse toi et fais pas chier !

    Pratique, ça permet de renouveler les effectifs avec des petits jeunes et des alternants à qui nos managers font miroiter plein de belles choses en échange d’une charge de travail accrue et d’une polyvalence débridée. Les anciens savent, ils ont vu la carotte bien avant eux.

    Tout va bien ici rien ne s’ébruite, pas de vagues les investisseurs peuvent venir mettre des ronds dans le nourrain et continuer d’engraisser la bête.

    Soitec au top de la performance boursière -> Salariés sous pression au top de la dépression, un château de cartes très fragile.

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