Les rentrées se suivent et se Rassemblent… 2015/16 : enfin un nouveau départ ?!

Pour redémarrer cette rentrée sur de « bonnes bases » rien de tel que de prendre du recul après cette année haute en rebondissements pour Soitec…

L’échec du solaire et ses conséquences

A peine un mois avant le « couperet » (décembre 2014), notre ancien PDG remettait en patron-stressplace, lors d’un Conseil d’Administration, les représentants CGT qui critiquaient ouvertement depuis de nombreux mois la stratégie dans le solaire sur la base de résultats financiers alarmants et de la conjoncture très défavorable sur le secteur de l’énergie (technologie CPV trop chère). Ainsi l’échec de la deuxième tranche du projet aux Etats-Unis pour des raisons qui demeurent aujourd’hui encore obscures (un soi-disant problème de raccord au réseau…) sonnait le début d’un véritable électrochoc pour notre entreprise. A noter que pour la CGT, un engagement sur ce chantier aurait constitué une fuite en avant dont les conséquences auraient été probablement pires que celles que nous connaissons aujourd’hui.

Durant la période de très forte agitation qui a suivi, notre syndicat s’est totalement investi pour défendre les intérêts de notre entreprise. Accompagné de l’expert du CE (dans le cadre d’un droit d’alerte économique) et avec l’appui de notre fédération syndicale, la CGT Soitec a pu obtenir des RDV au plus au haut sommet de l’Etat pour faire entendre la voix des salariés et défendre nos emplois. Le 20 février dernier, au ministère de l’économie, nos principales demandes étaient les suivantes :

  • Intervention financière d’urgence de l’Etat pour garantir la pérennité de l’entreprise et sécuriser les perspectives prometteuses de l’activité microélectronique
  • Maintien de la diversification en cours dans les matériaux III-V qui constitue une opportunité importante pour l’avenir de Soitec que ce soit dans le domaine de l’énergie mais également de la microélectronique pour les futures technologies
  • Modification rapide des membres Conseil d’Administration de Soitec car nous estimions que le départ de notre ex-PDG n’était pas suffisant. En effet, cette instance n’avait pas joué son rôle pendant des années, en particulier sur le solaire, et avait mis l’ensemble des emplois du groupe en danger.

Même si nous savons que notre poids n’est que relatif, nous ne pouvons que nous féliciter de voir que l’ensemble de ces revendications ont été suivies d’effets. Concernant au minimum les deux premiers points, nous savons que nous avons appuyé les démarches réalisées en parallèle par notre nouvelle direction, or il est clair qu’à ce moment-là les représentants de l’Etat étaient particulièrement attentifs au positionnement des salariés pour élaborer leur stratégie. les-temps-moderneSans cette intervention de l’Etat, nous serions allés vers une catastrophe sociale à Bernin et une totale incertitude concernant l’avenir de toute l’entreprise. Par contre, nous avons bien en tête que les conséquences sociales seront bien réelles et terribles chez nos collègues de Freiburg et de San Diego, la direction doit donc assumer ses responsabilités lors des négociations en cours.

L’échec récent de la revente d’une grande partie de nos actifs solaires à ConcenSolar constitue une mauvaise nouvelle de plus mais n’est pas à proprement parler une grande surprise. Le contexte de cette négociation était très défavorable face au dernier acteur « en vie » du CPV dans un environnement ultra concurrentiel dans les énergies renouvelables. Aujourd’hui cette technologie n’est pas compétitive pour cette application et doit donc être valorisée dans des niches à plus forte valeur ajoutée. Les rendements obtenus par les équipes de Corsica et nos collègues allemands sur cellule et sur module sont inégalés dans le monde c’est pourquoi de réelles opportunités existent. Comme pour les deux autres BU, nos futurs succès en III-V (solaire, LED, microélectronique) passent par un renforcement des compétences de nos équipes business et marketing pour aller chercher ces marchés très spécifiques et ainsi pérenniser l’activité.

Le recentrage sur la microélectronique : nos forces & les points de vigilance

Au vu de notre situation financière, nous ne pouvons pas nous permettre un nouvel échec et il est primordial de concrétiser les dernières très bonnes nouvelles du FDSOI avec Samsung et surtout GF (développement de leur propre plateforme 22nm). De plus, la solidité de notre savoir-faire accumulé en RFSOI (200mm et bientôt 300mm) en termes de développement et de production sont des garants pour accroître nos ventes. Le travail exceptionnel réalisé ces dernières années par l’ensemble des employés à tous les niveaux et dans des conditions difficiles doit maintenant être valorisé rapidement !

L’abandon annoncé du développement du nœud FDSOI 14nm par ST Micro est clairement une mauvaise nouvelle pour l’écosystème grenoblois. La stratégie de financiarisation à outrance de sa direction au détriment d’investissements dans l’appareil productif est un réel problème pour toute la filière. Pour mémoire, nous rappelons que début 2013 lorsque ST annonçait l’arrêt de leur joint venture STEricsson, qui venait de réaliser le premier processeur d’applications + modem sur FDSOI, le coup d’arrêt à été terrible pour Soitec : production en volume repoussée d’au moins deux 2 ans et un PSE. A l’époque, notre direction prenait nos communications communes CGT ST / CGT Soitec de haut en minimisant totalement les dégâts collatéraux pour notre activité. La chute de ST dans le numérique, avec de très probables conséquences sociales à venir, n’est que la suite logique de ces choix stratégiques.

Ainsi dès cette rentrée, la CGT Soitec sera présente lors d
e réunions syndicales et de rencontres avec les pouvoirs publics aux niveaux national et européen
. Des premières réunions devraient avoir lieu rapidement au sein du syndicat européen IndustriALL. Cela nous permettra de nous organiser avec nos collègues de ST (CGT en France, CGIL en Italie) et de GF (IG Metall en Allemagne / lieu de production du FDSOI 22nm : Dresde), pour nous faire entendre sur l’urgence d’investir dans la filière microélectronique européenne. Alors que l’Asie et les Etats-Unis interviennent massivement pour défendre leurs intérêts sur ce secteur, l’Europe est à la traîne tout en faisant la promotion des nouvelles technologies (…). Il s’agit maintenant de passer des bonnes intentions au concret ! Alors que ce continent représente 20% de l’effort de R&D réalisé dans le monde en microélectronique, moins de 8% de la fabrication se fait en Europe. Le SOI (FD & RF) est une réelle opportunité pour modifier en partie la donne, nous porterons donc ce message !

Au-delà de l’économique, les Femmes et les Hommes de Soitec !

Cette année encore, « la vie ne sera pas un long fleuve tranquille » à Soitec. Chacun sera à nouveau sollicité pour permettre à notre entreprise de sortir enfin de la crise issue en partie de mauvais choix stratégiques. impossibleNos perspectives sont réelles et c’est ce qui nous permet de bénéficier de partenariats financiers et industriels solides. Néanmoins au-delà de ces aspects économiques nécessaires mais pas suffisants, la nouvelle direction doit enfin prendre conscience et agir en tenant compte de la casse sociale générée par ces années marquées par les déconvenues. En plus des nombreuses destructions d’emplois, quelque chose s’est brisé au fil de cette longue période et nécessitera du temps pour être reconstruit. Les départs, qui se succèdent, et les situations de mal-être de salariés ayant de nombreuses années d’ancienneté l’attestent. La culture d’entreprise et l’engagement des salariés ne se décrètent pas, surtout après une telle perte confiance, seuls les actes comptent…

La CGT SoitecLogo site

Bernin, septembre 2015

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Le Tract ICI

Tél. local syndical CGT (RDC B3): 17/69 ou 93/74

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