Un refinancement CAPITAL qui pose nécessairement question

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Comme vous le savez, un double refinancement de Soitec est prévu ces prochains mois (de 130 à 180M€). Après une longue période d’interrogations légitimes concernant la pérennité de notre entreprise, cette annonce a vocation à nous rassurer. En effet, au-delà du remboursement de notre dette court terme dont l’échéance se rapprochait dangereusement, cette rentrée de cash va permettre d’investir à Bernin 2 (FDSOI en particulier).

L’entrée d’un nouvel investisseur chinois au capital et au conseil d’administration (deux représentants) de Soitec n’est pas anodine. Alors que les Etats-Unis s’interdisent de permettre de telles opérations au sein de leurs entreprises stratégiques (exemple récent : Micron), pourquoi l’Europe est-elle aussi bienveillante à l’égard de tels investissements ? En alerte, notre syndicat a sollicité un entretien au ministère de l’économie. Accompagnés de l’expert du CE, deux délégués syndicaux CGT ont ainsi pu interpeler les représentants de l’Etat à Bercy le 11 février dernier.

Par son renforcement au capital via la BPI (~15%) mais également par l’entrée de notre partenaire historique, à savoir le CEA (~15%), l’Etat (ré)affirme sa volonté de soutenir l’activité de notre entreprise et ce, malgré notre « passif » récent. Notre syndicat estime que c’est une bonne chose pour l’avenir de l’entreprise.

La mise en place de certaines garanties, à la fois financières et relatives à la propriété intellectuelle appuyée par ces deux investisseurs publics, est censée sécuriser Soitec pendant quelques années (de 3 à 5 ans). Néanmoins et comme discuté avec nos interlocuteurs à Bercy, la vigilance doit rester de mise concernant ce qui se passera à plus long terme… A noter qu’aucune alternative nous paraissant plus favorable que ce dispositif de refinancement n’a été évoquée que ce soit par notre direction ou par les membres du cabinet Macron
… et qui illustre la décadence de la filière microélectronique européenne

Aujourd’hui une chose est sûre, c’est que l’on aura beau se tourner (ou pas) tous les films que l’on voudra à propos de Soitec, la filière microélectronique européenne est plus que moribonde et ce ne sont pas les suppressions d’emplois à venir chez nos collègues de ST qui pourront nous contredire. Alors qu’à Bruxelles nos dirigeants se gargarisent avec le numérique, il semblerait que ce terme vendeur n’inclut pas la microélectronique ce qui est un véritable problème. Ils vantent le fun de nos jeunes start-up et de nos brosses à dents connectées (…), mais parler d’emplois industriels à tous les niveaux de qualification semble moins « tendance » dans les hautes sphères et dans nos médias. Pourtant avec près de 10% de chômeurs dans l’Union Européenne et une désindustrialisation qui s’accélère, ils oublient l’essentiel…

D’autre part, on nous assène que, sans ces investissements extra-européens, on ne pourrait pas rentrer sur certains marchés, en particulier asiatiques. Encore une fois, quand on pense à des entreprises américaines par exemple comme Qualcomm ou Intel, il semblerait, que ce qui est vrai chez nous, ne le soit pas ailleurs. Notre constat est le suivant : sans construction d’une véritable filière européenne du numérique au sens générique du terme, nous n’aurons pas la taille critique pour nous imposer malgré un savoir-faire technologique largement reconnu. Alors au lieu de verser des subventions sans-contrepartie dans un panier percé à cause des dividendes comme à ST, nos responsables politiques et nos chefs d’entreprises devraient prendre conscience que sans stratégie concertée entre les acteurs européens clés du secteur dont Soitec, notre filière ira à sa perte par le rachat lent et progressif de notre savoir-faire par d’autres.

« … Jusqu’ici tout va bien… L’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage » (film « La Haine » – 1995)

 

La CGT Soitec revendique une vraie
TRANSFORMATION SOCIALE, chiche ?!!!

 

GOUVERNANCE : notre syndicat a d’ores et déjà demandé au conseil d’administration (CA) et auprès des représentants du ministère de l’économie à ce qu’un représentant des salariés devienne administrateur au CA. Ce salarié, n’ayant aucun autre mandat par ailleurs, serait élu par l’ensemble du personnel. Ensuite, vu que la loi impose 20% (seulement) de femmes au sein des conseils d’administrations et que le statut actuel à Soitec laisse à désirer :   [0 femme / 7 membres], pourquoi ne pas en profiter pour faire d’une pierre deux coups ?

SALAIRES : la bouffée d’oxygène constituée par la future manne financière issue de ces refinancements ne doit surtout pas inciter notre direction à commettre les mêmes erreurs en termes de rémunération et d’avantages sous toutes ses formes au sommet de la hiérarchie sous peine de diviser les salariés. Les entreprises qui ont effectivement TRANSFORME leurs pratiques l’ont fait également, et surtout, sur les dispositifs de rémunération en limitant les écarts entre les dirigeants, les hauts managers et le reste des salariés (OP, ETAM, IC). Ainsi notre syndicat souhaite que la direction ouvre rapidement de réelles négociations avec l’ensemble des organisations syndicales sur le sujet. Pour commencer en beauté, ce moi-ci débuteront les négociations concernant l’INTERESSEMENT, dispositif inéquitable et particulièrement favorable aux très hauts salaires à Soitec (80% de l’enveloppe distribuée au prorata du salaire et seulement 20% de manière égalitaire).

Alors on arrête le cosmétique

et on s’y met ?

VRAIMENT !!!

Pour conclure, le plus important pour la CGT Soitec est d’être dans l’action et surtout que les salariés nous fassent confiance lorsqu’on les représente quel que soit le lieu (dans et en dehors de l’entreprise). Nous sommes donc ouverts à tout débat ou proposition(s) pour améliorer notre fonctionnement. Viens prendre ta place et fais-toi entendre en te présentant sur les futures listes CGT Soitec aux prochaines élections professionnelles CE et DP (octobre 2016). Quelles que soit ta CSP, ton niveau d’implication et tes connaissances liées aux aspects sociaux, tu trouveras ta place au sein de notre syndicat. Nous avons d’ailleurs décidé d’accorder une attention particulière au fait que les nouveaux puissent être, dès à présent, accompagnés par les plus anciens afin de créer une dynamique et être plus efficaces. Contacte-nous !

La CGT Soitec, Bernin le 10 mars 2016
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